STÉPHANIE
QUINZANI
Vierge du
Tiers-ordre de Saint-Dominique
(1457-1530)
Cette fille de saint Dominique naquit le 5 février 1457, à
Orzinovi, petit village situé près
de Brescia, en Italie. Son père, Lorenzo Quinzani alla bientôt s´établir à Soncino pour se mettre sous la conduite du
dominicain Mathieu Carreri, célèbre maître de la vie intérieure. Celui-ci avait
remarqué la petite Stéphanie et prédit à la jeune enfant qu´elle serait son
héritière. L´enfant ne comprit rien à ces paroles, mais, quelques années plus
tard, quand le bienheureux Matthieu mourut, la Sainte se sentit frappée au coeur
d´une blessure très douloureuse. Au même instant, le défunt lui apparut et lui
apprit que cette blessure était l´héritage qu´il lui avait promis.
La souffrance devait être le partage de la bienheureuse
Stéphanie; elle était destinée par Dieu à prendre rang parmi ces âmes
privilégiées que Sa divine sagesse conduit hors des voies communes et élève par
des moyens extraordinaires jusqu´aux plus hauts sommets de la vie mystique.
Chez la bienheureuse, la grâce prévint la nature. A l´âge de
sept ans, elle fit voeu de pauvreté, de virginité et d´obéissance.
Notre-Seigneur voulut aussitôt lui montrer combien sa générosité Lui avait été
agréable. Il lui apparut accompagné de Sa Très Sainte Mère, et de plusieurs
autres Saints et lui donna le titre d´épouse et comme gage de cette alliance,
lui remit un anneau précieux. Vers l´âge de dix à onze ans, elle sentit un vif
attrait pour la souffrance. Elle comprit qu´elle devait suivre le Christ, son
Époux, sur le chemin du Calvaire. Aussi se mit-elle à pratiquer une rigoureuse
mortification. Les épreuves ne lui furent pas épargnées et le démon lui suscita
de terribles tentations contre la sainte vertu. Pour en triompher, la jeune
fille eut recours à un remède énergique: elle se précipita avec un courage
intrépide dans un amas d´épines et s´y roula jusqu´à ce que la douleur eût calmé
les efforts de la tentation.
A l´âge de quinze ans, un Vendredi-Saint, alors qu´elle
méditait avec larmes sur les souffrances de son Sauveur, elle reçut de
Jésus-Christ l´impression des sacrés stigmates et Il lui déclara que désormais
elle aurait part à toutes Ses douleurs et que dans chacun de ses membres elle
porterait une partie de ce que Lui-même avait souffert. A partir de ce moment,
chaque semaine, le vendredi, elle semblait reproduire dans son corps et dans son
âme les mystères de la sanglante Passion. On la voyait dans une sorte d´agonie
pendant laquelle il lui sortait de tous les pores une sueur mêlée de sang. Puis
on eût dit qu´on la déchirait de coups de fouet. Enfin, sa tête portait comme
l´empreinte du couronnement d´épines. A ces souffrances corporelles venaient
s´ajouter d´indicibles angoisses morales. Pendant quarante ans, la Bienheureuse
dut passer à travers des ténèbres, des sécheresses, des impuissances et des
délaissements terribles. Et ce martyre de l´âme était si effroyable qu´elle eût
succombé sous la rigueur des épreuves, si des faveurs extraordinaires n´étaient
venues la soutenir.
Selon son plus grand désir et la promesse qu´elle avait faite
en son jeune âge, elle revêtit l´habit du Tiers-Ordre de Saint-Dominique. Elle
établit un monastère à Soncino et entreprit de bâtir un couvent sous le vocable
de saint Paul. Dieu lui vint en aide, et, dès l´année 1519, une trentaine de
jeunes filles des plus nobles familles y travaillaient sous sa direction à
acquérir la perfection religieuse.
Elle mourut le 2 janvier 1530 à l´âge de soixante-treize ans
en prononçant les paroles du Divin Crucifié dont elle avait été la fidèle
imitatrice : "Seigneur, je remets mon âme entre Vos mains."

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