Marie de MATTIAS
1805-1866
Maria
de Mattias naît en 1805 à Vallecorsa (Frosinone) dans le Latium. La région fait
alors partie des États Pontificaux. Sa famille, qui appartient à la haute
société, est profondément chrétienne. Le milieu est cultivé ; pourtant, on ne
fait pas étudier Marie conformément aux habitudes de son époque où les filles ne
reçoivent pas de formation intellectuelle. Ainsi vit-elle repliée sur elle-même.
Néanmoins, à l’âge de seize ans, en discutant avec son père, elle comprend de
façon mystique la beauté de l’amour de Dieu, manifesté de façon plénière dans le
Christ crucifié, lui qui a donné son Sang pour nous. A l’âge de dix-sept ans, en
1822, elle assiste à une Mission populaire prêchée à Vallecorsa par saint
Gaspard del Bufalo . Elle est frappée de voir les conversions qui se font à
cette occasion et elle ressent le désir de mener la même action que saint
Gaspard. Celui-ci est un propagateur de la dévotion au Sang du Christ. A son
école, Maria ne voudrait pas que se perde aucune goutte du Sang rédempteur. Elle
est animée de la passion des âmes et du désir de leur salut. Saint Gaspard la
choisit pour fonder un Institut de Sœurs dédié au Précieux Sang et ayant pour
objectif l’éducation des filles, lui-même ayant fondé les Missionnaires du
Précieux Sang. Le 4 mars 1834, avec l’aide d’un disciple de saint Gaspard, le
Vénérable Jean Merlini, elle fonde à Agudo (province de Frosinone) les “Sœurs Adoratrices du Sang du Christ”. Le Prélat administrateur d’Anagni lui
confie l’école des petites filles, mais elle ne se limite pas à cela ; elle
rassemble les mamans et les jeunes pour les catéchiser et les éduquer à vivre
chrétiennement. Elle parle avec une telle éloquence que des hommes viennent en
cachette pour l’écouter (car, à l’époque, la mixité n’est pas de mise) ; de
même, des bergers de la région, abandonnés à eux-mêmes, lui demandent de les
instruire. Ce pouvoir d’attraction lui attire de nombreuses disciples et
collaboratrices. Son œuvre grandit. De son vivant, 70 communautés sont fondées,
en Italie et même à l’étranger. Le bienheureux pape Pie IX, qui la tient en
grande considération, la fait venir à Rome et lui confie un hospice et une
école. C’est dans cette ville qu’elle meurt en 1866.
« Le message de Mère de Mattias s’adresse à tous les
chrétiens, parce qu’il indique un engagement prioritaire et essentiel : celui de
“fixer nos yeux sur Jésus” à tout moment de la vie (cf. He 12,2), en n’oubliant
jamais qu’il nous a rachetés au prix de son sang : “Il l’a donné tout entier,
aimait-elle à répéter, il l’a donné pour tous”. » (Jean-Paul II)

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