Marie-Anne Doux
Sœur Saint-Michel
Sœur converse ursuline de Bollène.
Marie-Anne Doux était la fille de Jean-Louis Doux et de
Élisabeth Mourenas. Née à Bollène, le 8 avril 1739, elle fut baptisée le même
jour, et eut pour parrain Philippe Mourenas, son grand-père maternel et pour
marraine Anne Laforce.
Nous ne savons rien de son enfance : mais nous ne pouvons
douter qu'elle fut pieuse et qu'elle servit de préparation à la grâce de la
vocation religieuse dont Dieu devait favoriser la future martyre.
Le 30 juin 1761, Marie-Anne entrait comme sœur converse au
couvent des Ursulines de sa ville natale, et recevait le nom de Sœur
Saint-Michel.
La persécution, temps d'épreuves et de tentations ne put
ébranler la fidélité de l'humble converse. Les âmes humbles ont, en elles, des
trésors de vaillance que la vie ordinaire, sans troubles et sans orages, ne
saurait révéler, mais dont la persécution fait apparaître toute la surnaturelle
valeur.
Aussi, quand vint, en 1792, l'heure de la dispersion, Sœur
Saint-Michel ne voulut pas retourner dans un monde auquel, depuis vingt ans,
elle demeurait volontairement étrangère. Elle continua de vivre sous la forte et
maternelle autorité de sa supérieure, la Révérende Mère Anastasie de Roquard. La
prière, le travail, les privations de toute sorte étaient, comme nous l'avons
dit le lot des pauvres filles. Sœur Saint-Michel en prit sa part. Elle devait
encore prendre la sienne de leur immolation. Amenée à Orange le 2 mai, elle
était jugée, condamnée, et exécutée le 16 juillet, après avoir vécu trente et un
ans dans la vie religieuse. Elle avait cinquante-cinq ans quand elle consomma
son sacrifice.
Abbé Méritan
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