CAUSES DES SAINTS
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Bonifacia Rordriguez Castro
Bonifacia Rodriguez Castro naît en 1837 à Salamanque
Bonifacia, qui se sent appelée à la vie religieuse, songe à
entrer dans un couvent de dominicaines à Salamanque. C’est alors qu’elle
rencontre un jésuite, le Père Francisco Butinyà qui l’en dissuade. Lui aussi est
dévoré d’un grand zèle apostolique pour le monde des travailleurs. Il est en
train d’écrire un livre intitulé : “La lumière de l’artisan, ou, collection de
vies d’illustres fidèles qui se sont sanctifiés dans des professions humbles”.
Le Père pense à une nouvelle Congrégation féminine qui servirait à protéger les
femmes travailleuses par le moyen de femmes travailleuses. Il propose à
Bonifacia d’en être la cofondatrice avec lui. Ce projet reçoit le soutien
enthousiaste de l’évêque de Salamanque, Mgr Lluch i Garriga, qui promulgue le
décret d’érection de l’Institut, dénommé : “Congrégation des Servantes de Saint
Joseph” (7 janvier 1874). Son but est de rendre sa dignité à la femme pauvre
sans travail “en la préservant du danger de se perdre”. Quant au Père Butinyà,
il pense qu’il faut sanctifier le travail en l’unissant à la prière. « Ainsi,
écrit-il, la prière ne sera pas un obstacle pour le travail, ni le travail ne
vous enlèvera le recueillement de la prière. » Bonifacia fait donc sa fondation
avec six autres compagnes…dont sa mère. Leur résidence n’est autre que leur
atelier. En somme, elles avaient l’intuition implicite que « la société est
parfois tentée de tout convertir en marchandise et en gain, en mettant de côté
les valeurs et la dignité qui n’ont pas de prix » (Jean Paul II – homélie de
béatification). Or, la personne qui est “l’image et la demeure de Dieu” doit
être “protégée (…) quelle que soit sa condition sociale ou son activité
professionnelle” (Id). « La vie d’un travailleur vaut tout l’or du monde » dira
plus tard Mgr Cardjin, fondateur de la J.O.C. C’est vrai, mais cela ne se disait
pas à l’époque, du moins dans ces termes-là, et, d’autre part, le projet de vie
de Bonifacia paraissait trop audacieux. Aussi rencontre-t-il immédiatement
l’opposition du clergé séculier de Salamanque. Le Père Butinyà est exilé hors
d’Espagne et l’évêque, transféré à Barcelone. Les directeurs de la Communauté nommés par le nouvel évêque sèment imprudemment la désunion entre les sœurs. Bonifacia, la fondatrice, s’emploie à défendre le charisme de son Institut, mais on profite d’un voyage qu’elle entreprend à Gérone pour la destituer. S’ensuivent humiliations et calomnies. Sa seule réponse est le silence, l’humilité et le pardon. Puis elle obtient d’aller fonder un nouvel Atelier à Zamora où elle peut vivre son idéal (25 juillet 1883). Mais, quand arrive l’approbation pontificale de Léon XIII aux Servantes de Saint Joseph (1er juillet 1901), la maison de Zamora en est exclue. Malgré tout, Bonifacia, poussée par son désir de communion, décide d’aller voir ses sœurs de Salamanque, mais, quand elle arrive à la maison de Sainte Thérèse, on lui dit : “nous avons reçu l’ordre de ne pas vous accueillir”. Le cœur transpercé, elle revient à Zamora, consciente qu’elle ne reverra plus jamais Salamanque, mais avec la certitude que la réunification de la Communauté se fera après sa mort, laquelle survient en 1905 ; et effectivement, la maison de Zamora s’unit au reste de la Congrégation le 23 janvier 1907. De nos jours, les “Servantes de Saint Joseph” poursuivent “l’œuvre (de leur fondatrice) dans le monde avec simplicité, joie et abnégation.” (Jean-Paul II) |
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