CAUSES DES SAINTS
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Bartolomeo
de Las Casas
Frère Bartolomeo de Las Casas est le fils d'un des compagnons
de Bartolomé de Las Casas se sent naturellement appelé par ces nouvelles terres. Il fait le voyage en 1498, avec son père, puis en 1502. Il comprend vite la situation qui s'est mise en place dans le nouveau Monde. Après les expéditions de reconnaissance de Colomb, les premières communautés se sont installées dans les îles pour en exploiter les richesses. Il décide de mener sa carrière ici et entre dans les ordres. Il choisit l'ordre des Dominicains dont l'une des missions essentielles est la prédication. Rome a besoin de bonnes volontés pour aller convertir tous ces sauvages du Nouveau Monde. Il est ordonné prêtre de Saint-Domingue en 1510 : c'est la première ordination du Nouveau Monde. Le pouvoir espagnol en place a mis rapidement en pratique le système de l'"encomienda" ou "repartimiento" où les terres sont distribuées aux colons et des Indiens leurs sont "attribués" pour en entreprendre l'exploitation : c'est en fait un système qui les mènent à l'esclavage. Las Casas s'indigne et refuse les terres qu'on lui offre (et les indiens qui vont avec...). Il assistent au génocide qui commence : violence, alcool, maladies et surcharge de travail tuent la population indienne à petit feu. En Europe déjà, des intellectuels comme Montaigne commencent à s'indigner. Mais, ces Indiens, sont-ils vraiment des hommes : ont-ils une âme ? Et sera-t-il possible un jour de les convertir au catholicisme... il prend leur parti et ses prêches deviennent de véritables réquisitoires contre les privilèges énormes que se sont octroyés les Espagnols : il sera désormais la "mauvaise conscience des conquistadores". Il faut bien voir que ce qu'il défend chez ces Indiens, c'est l'homme, pas leur culture qu'il qualifie lui-même de "barbare". Avec le temps, il pense pouvoir les convertir. Mais son action reste marginale. Il décide de rentrer en Europe pour plaider sa cause auprès de roi Ferdinand. La Conquête est presque achevée et il sait que le vrai problème est celui de la main d'œuvre que réclame l'exploitation de ces nouvelles terres. Il envisage même de faire venir des esclaves noirs d'Afrique réputés plus vigoureux à la tâche. Il propose surtout de donner des droits aux indiens pour qu'ils puissent se défendre face à leurs conquérants. Il obtient du Roi une faveur inespérée : expérimenter son projet dans une nouvelle colonie des côtes du Venezuela. Là, les Indiens devront vivre à égalité avec les européens (et les Métis qui commencent à faire leur apparition). Mais les Indiens ne se font plus d'illusions sur leur sort. Il savent que les autres colonies ne change pas de méthodes. De plus, des guerres tribales ont éclatés dans la région. L'expérience est un échec. Désespéré, Las Casas retourne à Saint-Domingue où il se retire pendant dix ans (1522-1531). Il rédige là son "Histoire générale des Indes" qui, rapidement publiée, devient un véritable succès en Europe.
Las Casas retourne encore une fois en Espagne pour continuer sa lutte. C'est alors qu'à lieu la fameuse "Controverse de Valladolid". Le Pape Jean III souhaitent connaître le statut de ces Indiens : "Ont-ils une âme ?". Le débat est acharné entre Las Casas, qui vante les qualités morales qu'il a pu observer chez eux tout au long des ses missions, et Sepulveda qui, s'appuyant sur les écrits d'Aristote, prétend que ces créatures n'ont que l'apparence humaine. Sans âme, ils ne sont que des animaux qu'il est normal de réduire à l'esclavage. Las Casas publie même clandestinement un ouvrage pour diffuser son point de vue auprès des nobles de la Cour : "La Brevísima Relación de la destrucción de las Indias"... Le livre fait scandale mais son objectif est atteint. Il meurent en 1566 à l'âge de 92 ans, un âge canonique pour cette époque. Il aura accompli douze fois la traversée vers le Nouveau Monde mais son combat n'était pas terminé... On ne peut nier que les missionnaires et autres religieux, par leur foi et leurs actions qu'ils ont théorisé sous le nom de "Théologie de la Libération", ont contribué à la survie de ces Indiens. (…) |
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