Ana de Jesus Magalhães
1812-1875
Ana de Jesus Maria José Magalhães naquit à Arrifana, aux
environs de Porto (Portugal), le 19 août 1812.
Bergère,
elle devint grabataire à l’âge de 16 ans, en 1828.
Très fervente, elle accepta avec résignation et amour cet
état qui l’empêcherait dorénavant d’effectuer les travaux qu’elle aimait tant :
s’occuper des animaux en pleine campagne.
Commença alors pour elle une nouvelle vie où la prière
occupait une grande place, pour ne pas dire toute la place.
Le Seigneur ne resta pas longtemps sourd à ses prières
ferventes et lui accorda même quelques dons surnaturels extraordinaires, comme
par exemple la lévitation, les extases et la reproduction dans son corps et dans
ses gestes de la Passion de Jésus.
La première fois que le phénomène de la lévitation se
produisit, les sœurs d’Ana n’en croyaient pas leurs yeux : Ana, en extase,
s’était élevée au dessus de son lit et restait là, les yeux fixés au Ciel, dans
une prière fervente.
Intriguées, elles en parlèrent au curé du village, car elles
ne savaient pas expliquer pourquoi, ou par quel moyen leur sœur pouvait ainsi
s’élever ― elle qui ne pouvait pas bouger
de son lit ― en l’air et y rester pendant de longs moments.
Le bon curé se rendit sur place afin de constater le
phénomène.
Avant toute autre chose, il voulu l’entendre en confession,
pensant peut-être que s’il s’agissait d’une supercherie, elle lui avouerait.
Après la confession, il la communia et, ô surprise, aussitôt
l’hostie déposée sur la langue de la jeune fille, celle-ci s’éleva tout
doucement au-dessus de son lit, comme en témoigne le curé lui-même : « Après
la très Sainte Communion, elle s’éleva, restant suspendue au-dessus du lit à une
hauteur de trois palmes (entre 60 et 70 centimètres) environ, durant l’espace de
trois heures ».
Et le prêtre poursuit :
« Presque quotidiennement, aux heures qu’elle consacrait à
l’oraison mentale ».
Le même curé affirme encore :
« Après avoir reçu la Sainte Communion, elle tombait en
extase et s’élevait au-dessus du lit, de sorte qu’on pouvait passer les mains
entre la couverture et son corps, de la tête jusqu’aux pieds ».
Le prêtre d’Arrifana ne voulait en aucun cas être pris au
dépourvu et être victime d’une plaisanterie de mauvais goût ; alors il multiplia
les interventions auprès de la malade, souvent de façon imprévue, pour mieux se
rendre compte du bien fondé des phénomènes mystiques dont il était devenu, par
la force des choses, un témoin privilégié.
Pour éviter une erreur, toujours possible dans ces cas-là, il
s’entoura d’autres témoins : des prêtres et des médecins compétents. Il témoigne
encore :
« Les fois où je célébrai la messe pour elle et lui donnai
la Communion, je pus observer qu’après avoir reçu le Seigneur, elle s’absorbait
dans la contemplation. (…) Je voyais alors la sainte fille en extase, sans aucun
mouvement, les yeux grands ouverts et levés vers le ciel, fixant un point
éloigné. Son corps était suspendu en l’air et immobile, dans la position
horizontale, pendant un temps conséquent ».
Puis, vers 1869 ― six ans avant sa mort ―,
elle devint hémiplégique. Mais cet handicap ne l’empêcha pas de continuer, lors
des extases de la Passion, chaque vendredi, d’étendre son bras paralysé, afin de
prendre la position du Crucifié, ce qui étonna et intrigua grandement les
médecins qui la visitaient. Ils ne purent que constater l’évidence des faits :
leurs témoignages catégoriques et experts en son la preuve « matérielle ».
Ana rendit son âme à Dieu le 25 mars 1875, à Arrifana
― paroisse de Notre-Dame de l’Assomption
― (Porto) et son corps fut inhumé dans le cimetière paroissial, où un
grand nombre de personnes, se rendent un pèlerinage, pour remercier les grâces
reçues ou pour en demander à Dieu par l’intermédiaire d’Ana Magalhães.
Alphonse Rocha

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